Trente pochettes d'albums, vingt-neuvième jour
Suite du challenge trente pochettes d'albums en trente jours, pour le vingt-neuvième jour le thème est "une pochette avec quelque chose qui brûle".
L'album du jour est "Celebrity Skin" de Hole.
Hole est un groupe de rock américain formé en 1989 par Courtney Love (chanteuse-guitariste) et Eric Erlandson (guitariste) qui sont les deux membres constants au fil de l'histoire du groupe. Leur son était initialement très influencé par le punk et le noise, avec les pieds fermements plantés dans le grunge de l'époque, mais a dévié vers quelque chose de plus power-pop au fil du temps.
"Celebrity Skin" est le troisième album du groupe, sorti en 1998 chez Geffen, et il fait partie de cette transition vers une forme plus carrée et plus propre de rock. C'est moins dans la provocation, plus dans une certaine maturité et des constructions de morceaux plus classiques. C'est aussi l'album de Hole qui a eu le plus de succès commercial, ce que je ne trouve pas surprenant puisque c'est un disque qui non seulement est très bien écrit autant dans les textes que la musique mais implique aussi du beau monde ; on a ainsi Melissa Auf der Maur à la basse et Billy Corgan qui apporte sa patte dans la composition et l'orchestration (il est crédité sur cinq morceaux mais cité comme ayant influencé tout le processus d'enregistrement), donc si ça sonne un peu "Mellon Collie and the Infinite Sadness" par moments (genre sur "Dying") c'est normal. D'ailleurs sur le son et la musique c'est intéressant, tout est très clair est les compositions sont comme une exploration qui déconstruit le son des grands groupes de la Californie d'où vient Hole. Un genre d'exercice de style mené de main de maître par des gens qui savent vraiment ce qu'ils font et porté par des textes exceptionellement bien écrits par Courtney Love qui n'hésite pas à y citer Eliot ou Shakespeare parce que bon pourquoi pas, sur une trame qui jette un regard en arrière sur le succès de groupe et le prix qu'il a coûté. Un album de pop-rock grungy aux influences avouées et à l'éxécution parfaite, allez-y sans hésiter.
L'album est disponible à l'écoute sur YouTube, commencez par "Hit So Hard", "Use Once & Destroy", ou "Northern Star" s'il fait trop ensoleillé.
En ce qui me concerne cet album est arrivé dans ma vie en même temps que le jeu Fallout 2, et j'ai passé beaucoup de temps à écouter l'un en jouant à l'autre. C'est amusant de constater que plus de 25 ans plus tard j'ai toujours des images de Californie post-nucléaire qui me viennent en tête quand j'écoute ce disque. C'est presque approprié.