OpenAI in name only
Il y a exactement quatre ans j'écrivais "OpenAI in name only, for it is neither" (référence rincée, aucune honte).
Aujourd'hui ce qui se dit c'est que Sam Altman souhaite changer la gouvernance d'OpenAI pour retirer l'aspect non-lucratif, et recevoir des parts de la structure résultante. Le même Sam Altman qui drague le régulateur en agitant l'épouvantail chinois pour pouvoir ouvrir plusieurs datacenters d'une capacité de 5GW chacun (oui giga, pas mega), ce qui impliquerait certainement de nouvelles centrales nucléaires et il se trouve que par un heureux hasard Altman a investi gros dans une société active dans le domaine nucléaire (qui n'a jamais dégagé le moindre bénéfice). Le même qui avec la bouche en cœur demande à TSMC de s'embarquer dans un projet de construction de trente-six nouvelles fonderies, ce qui lui a valu un refus et paraît il un surnom de "podcasting bro". Ouch.
Faut dire qu'il a besoin de faire rentrer des thunes le bougre, son cheval de bataille OpenAI brûle de l'argent bien plus vite qu'il en engrange. Dans un monde normal on en tirerait la conclusion que l'entreprise n'est pas rentable (OpenAI existe depuis presque dix ans, on a franchi les douleurs de croissance depuis longtemps), mais tout ce qui touche de près ou de loin à l'informatique n'est pas soumis à la logique dans le capitalisme moribond, donc à la place on va lever des investissements et des crédits.
Sam Altman est un investisseur, du pur produit Y Combinator, donc il sait que le seul moyen de sauver les meubles à ce stade est de redoubler d'enthousiasme et espérer que la hype machine attire des investissements à court terme. Du coup les "plans" deviennent ambitieux, les promesses encore plus grandioses. Sur son blog il nous annonce "de la superintelligence dans quelques milliers de jours", même s'il admet que "ça pourrait prendre plus de temps". Mais bon il "est confiant" et il "croit" que le futur sera brillant. Merci Sam, ceci est un business plan vraiment solide.
The hype must go on. Faster.