08/02/2016

FOSDEM 2016

Le FOSDEM s'est achevé il y a une semaine et cette année je le faisais en entier, petit vrac de ce que m'a laissé cette édition du pélérinage annuel de la geekitude libre :

L'événement s'est enfin doté d'un code de conduite, l'année dernière son absence a été relevée et l'organisation a vaguement promis de s'y pencher pendant que certains criaient un mélange de "ça ne sert à rien" et "ça va faire fuir les gens" voire plus idiot encore. On a bien vu cette année qu'il en faut bien plus pour faire fuir le geek, tout majoritairement mâle et barbu soit-il.
Première fois que j'allais me perdre au Friday Beer Event, où une armée de geek surpeuplait joyeusement les deux niveaux du Delirium Cafe qui lui étaient réservés. Chouette atmosphère qui donne bien le ton : pendant deux jours on va boire des bières et discuter des geekeries en même temps alors que le reste de l'année ce sont deux activités plutôt mutuellement exclusives. Si un Norvégien super saoul ne t'a jamais parlé de Perl 6 t'as raté ta vie.
Firefox OS 2.5 est assez stable pour un usage quotidien et permet d'avoir des add-ons sous forme de scripts chargés et exécutés automatiquement sur certains URLs (qui peuvent être en app://), c'est souple et puissant. Bien sûr c'est moins excitant après l'annonce à la fin de l'année dernière de l'arrêt des collaborations avec des opérateurs et des producteurs de smartphones. C'est encore moins excitant depuis la semaine dernière puisque Mozilla a annoncé assez platement qu'il n'y aurait pas de Firefox OS au-delà de 2.6, et parle d'ailleurs de "Boot to Gecko OS" depuis. Après le fiasco du Tablet Contribution Program on comprend une certaine amertume dans la communauté qui apprend que maintenant qu'on a enfin un produit solide il cesse d'être un produit.
Sur le même sujet il y a eu une chouette présentation sur l'automatisation des tests d'interface utilisateur dans Firefox OS, au moyen de Marionette, une implémentation de l'API WebDriver, elle-même inspirée de Selenium. Intégré dans WebIDE ça semble très puissant.
Au détour d'une présentation atour de Python et XMPP dans le cadre de Salut à toi je découvre Urwid le curse qui ne rend pas fou, et http://www.brython.info/ une implémentation de Python 3 en JavaScript.
BBC Open Source avait des micro:bit, le BBC Micro au goût du jour sous la forme d'un tout petit circuit qui contient quand même une boussole, un accéléromètre, des GPIO, deux boutons, du Bluetooth, du micro USB, une grille de 25 LED, ... autant dire qu'il y a largement de quoi s'éclater avec ça. Enfin ça c'est si on est un enfant scolarisé au Royaume-Uni.
Je devrais prendre le temps de jouer un peu avec Babylon.js, un framework JavaScript qui utilise WebGL et WebAudio qui fait tout pour être simple et clair.
PHP asynchrone : Gearman pour des job queues sans prise de tête, Guzzle pour de l'HTTP au moyen de promises, reactive programming qui fait plaisir avec ReactPHP surtout avec des promises pour éviter un callback hell. Bon à côté de ça la communication inter-processus en PHP c'est toujours pas gagné.
Je découvre XHProf, un profileur pondu par Facebook.
Du côté d'HTTP/2 et PHP c'est amusant. En gros PHP est paré, la plupart des clients aussi, les serveurs aussi sauf pour le push (ah ben zut alors c'est avec ça qu'on voulait jouer). Là où HTTP/2 va être drôle c'est qu'au mieux ça rend obsolète certaines techniques "smart" qu'on utilise actuellement pour contourner les faiblesses d'HTTP/1.1, au pire ça le rend pire que de ne rien faire.
PHP 7 est deux fois plus rapide et deux fois moins gourmand en mémoire que PHP 5.x. Ça fait toujours plaisir. Le gros point qui fait plaisir aussi c'est que la compilation produit enfin un AST du coup l'analyse statique devient possible, d'ailleurs on a droit à des type hints et il est possible d'avoir du typage strict sur les scalaires. C'est un début. Les erreurs fatales produisent à présent des Error (qui implémentent Throwable donc c'est pas une Exception mais ça fonctionne pareil). Une paire de nouveaux opérateurs, des assertions qu'on peut désactiver en un seul paramètre pour la production, le parsing de nombres qui se plaint enfin à voix haute au lieu de produire n'importe quoi, et de l'évaluation de variables dans l'ordre (ça commençait à faire long). Par contre un jour je comprendrai la raison pour laquelle on gagne aussi des classes anonymes. Un jour. Peut-être.
La présentation de cloture couvrait la cartographie collaborative comme outil dans la gestion de crise, avec des exemples totalement bluffants produits par quelques bénévoles formés sur le tas et équipés d'à peu près rien. Le genre de présentation qui donne foi, si on arrive encore à tout suivre un dimanche soir dans un auditoire surpeuplé.

Et bien sûr un FOSDEM implique du butin (amour éternel à celui ou celle qui a déposé tout un rouleau d'autocollants Bernie Sanders au job corner):

Vivement le FOSDEM 2017.

Tags:

floss | fosdem