01/06/2012

Werchter "boutique", indeed.

Lundi c'était le fetival Werchter Boutique (cherche pas, j'ai pas non plus pigé le nom), auquel je ne serais pas allé si une bonne tête que je ne vois pas assez souvent ne m'avait pas dit avoir une place de trop. Ghost, Gojira, Channel Zero, Mastodon, Soundgarden, Metallica ? OK d'accord, allons affronter la plaine de Werchter après 8 ans sans y avoir foutu les pieds.

C'est marrant ces gros festivals, le temps passe mais pas l'ambiance ; même le prix des bières n'augmente pas. À Werchter ce qui frappe quand on arrive c'est l'herbe encore verte et l'absence d'ombre. Bien sûr y'a deux-trois arbres et quelques tables ombragées, mais tu sens bien qu'on a optimisé la surface devant la scène pour y caler un maximum de monde.

On entre sur fond de Ghost qui a déjà commencé et ne lève pas vraiment les foules, les files aux tickets ou aux bars ne sont pas encore trop suantes, on pose son cul, ça va c'est bon c'est festival. Niveau son ils n'ont pas forcé sur la dose, des tours suppémentaires l'amènent à ceux qui sont vraiment loin de la scène. Sympa, ça évite de se flinguer les esgourdes en s'approchant assez pour voir un bout de scène (toi je ne sais pas, mais moi payer un entrée de fest pour le passer à regarder des écrans c'est pas mon kif). Bonne intention, mais aucun gain de clarté sonore pour autant. Allez, dans dix ans peut-être qu'on cessera de compresser à outrance et en attendant ferme ta gueule et va acheter un peu de merch'.

Gojira est en forme, même s'ils jouent devant un public à la frange de l'hostilité et en tout cas assez imperméable à leurs rythmiques de rhinocéros en charge. Les t-shirts à logo et les cheveux gris le confirment : les gens sont là pour Metallica avant tout. D'ailleurs le festival est formaté pour eux aussi, y compris dans le retour du snake pit pour ceux qui veulent être tout devant mais pas dans un vrai pit. Marrant.

Arrive Channel Zero, en terrain théoriquement conquis et avec un disque d'or à fêter. Le set est sympa tout plein, surtout pour son effet madeleine. Channel Zero pour moi c'est l'adolescence des headbangs sur les percus de "Black Fuel", et un peu la frustration de les avoir découvert après leur split ; cela dit vu le phénix ils ont bien fait de se mettre au vert au lieu de s'enliser dans de mauvais disques. Par contre le son un peu miteux ne les aide pas, pas plus qu'il n'aide à profiter des subtilités de la musique de Mastodon, au point que je m'accorde la sieste au soleil (mauvaise idée, faites pas ça).

Le désastre de la journée c'est Soundgarden. Soundgarden, ceux qui ont fait "Black Hole Sun", même toi tu connais. Ben ça c'était il y a vingt ans, c'était grunge, créatif, puissant. Depuis il y a eu Audioslave et les albums solo de Cornell, tout est devenu plus plat et plus lisse. Imagine un instant le gugusse, cheveux au vent, t-shirt blanc moulant, entouré d'un Ben Sheperd et un Kim Thayil qui ont l'air de se faire solidement chier de la première à la dernière minute. C'est propre et bien exécuté mais sans aucune âme, tout l'inverse de ce qu'on attend d'un concert de Soundgarden donc. C'est l'heure de manger gras.

Metallica. Metallica quoi. C'est grand, c'est suréquipé, y'a des flammes et des feux d'artifices et des… des lasers ? Ouais moi non plus j'ai pas trop pigé le délire mais ça va c'était bref et ça m'aura permi de rire à autre chose qu'aux blagues de biker d'Hetfield. À chaque fois que je vois Metallica le constat est le même : ces gars savent ce qu'est une scène, comment la remplir et comment tenir un public en haleine pendant deux heures. C'est formaté à souhait hein (j'entends encore ce "mais ouais les gars faites semblant de quitter la scène sans jouer Seek And Destroy, on va vous croire" dans le public) mais on aime ça. En plus ce soir c'est un set spécial, le Black Album en entier mais pas dans l'ordre (ça non plus j'ai pas trop pigé le concept), tout bonheur.

Après deux heures de scène ce bon Lars se sent obligé de sortir son laïus devant un public qui pourtant va déjà cramer ses derniers tickets boissons en tenant fermement un gros ballon noir, un onglet qui n'aura pas servi, une baguette anonyme, qu'importe le butin. Allez c'est l'heure, sortez tous, marchez en silence retrouver vos bagnoles, soyez pas trop pressés sur la sortie du parking et ne klaxonnez pas, les flamands n'aiment pas le bruit après 22h.

La prochaine fois j'irai à un festival moins cher et avec camping, les ados bourrés et leur enthousiasme débordant manquaient au paysage.


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