14/05/2009

"I know the pieces fit"

Houlà ça fait un furieux bail que je n'ai rien posté ici, on va finir par croire que j'ai vraiment une vie hyperactive de jeune cadre dynamique, ou que je me suis fait emporter par H1N1, au choix. Il est temps d'y remédier! Et histoire de varier les plaisirs je vais parler musique et mathématiques (légères, ne pas stresser), plus particulièrement de Tool.

Il y a quelques jours a surgi sur Reddit un lien vers une vidéo d'un fan de Tool montrant les curiosités mathématiques de leur morceau "Lateralus" extrait de l'album du même nom. La vidéo en question ne date pas d'hier et avait même été diggée quelques fois, mais le morceau est une pièce d'exception et il est toujours intéressant d'en découvrir les particularités.

Tool est un de ces groupes un peu monstrueux parce que chaque élément est une montagne de talent et de créativité à lui seul, mais qu'en plus une fois mis ensemble une curieuse alchimie fait que le groupe est supérieur à la somme de ses membres. En presque vingt ans d'activité ils ont sorti 4 albums (en 1993, 1996, 2001 et 2006), chacun étant clairement réfléchi, mûri et peaufiné pour atteindre un degré de perfection presque monstrueux. Leur chef-d'oeuvre incontesté reste à ce jour l'album Lateralus, sorti en 2001, catapulé en première place des ventes US dès sa sortie, et vainqueur d'un Grammy Award, et album de l'année selon Kerrang!, rien que ça...

La chanson Lateralus, 9 minutes et 24 secondes de bonheur, se fait un peu plus remarquer que le reste. La chanson parle de la quête de connaissance, de la libération de l'esprit sur le corps (on entendait déjà "This body holding me reminds me of my own mortality" sur Parabola) et culmine en la répétition de "Spiral out, keep going...". Pas grand-chose, mais si on est attentif aux pauses qui sont mises dans le chant du premier couplets, on observe ceci:

Black then white are all I see in my infancy. Red and yellow then came to be, reaching out to me. Lets me see

As below, so above and beyond, I imagine. Drawn beyond the lines of reason. Push the envelope. Watch it bend.

Soit en syllabes: 1, 1, 2, 3, 5, 8, 5, 3 puis 13, 8, 5, 3.

Après le refrain on reprend le même couplet mais avec un morceau qui manquait, et qui rend la structure nettement plus évidente:

Black then white are all I see in my infancy. Red and yellow then came to be, reaching out to me. Lets me see

There is so much more and beckons me to look through to these infinite possibilities.

As below, so above and beyond, I imagine. Drawn beyond the lines of reason. Push the envelope. Watch it bend.

Soit 1, 1, 2, 3, 5, 8, 5, 3, 2, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 8, 5, 3. Autrement dit, la suite de Fibonnaci dans le sens croissant puis décroissant sur ses premiers termes, deux fois. Ce qui, au vu du thème de la chanson et de la mentalité de son auteur, n'est absolument pas à attribuer au hasard. Un autre détail amusant? Le chant commence après 97 secondes de musique, soit après 1,618 minutes, 1,618 est le nombre d'or.

Waw.

Le refrain est sur une base rythmique de 9/8, puis 8/8, puis 7/8. 987 est un des termes de la suite de Fibonacci, mais le batteur Danny Carey a démenti que ce soit intentionnel, bien qu'il soit fasciné par les questions de numérologies et des géométries et que cela se ressente très nettement dans la complexité de son jeu.

L'album comporte 13 pistes, le terme de la série de Fibonnaci le plus grand du jeu rythmique de la plage titulaire. Une rumeur voulait que les pistes de l'album ne soient pas dans le "bon" ordre, et à cette question un fan a répondu en proposant un ordre de lecture différent et étonnament agréable. Son idée est que Parabol est un prélude à Parabola et sont respectivement 6ème et 7èmes pistes, donc au milieu du disque. Son arrangement commence par 6 et 7, puis continue par paires de nombres dont la somme vaut 13, le premier étant d'abord décroissant, puis croissant. Soit 6 et 7, 5 et 8, 4 et 9, 13, 1 et 12, 2 et 11, 3 et 10. L'ordre 6, 7, 5, 8, 4, 9, 13, 1, 12, 2, 11, 3, 10, baptisé The Holy Gift par son auteur, est effectivement troublant tellement il "coule" bien, mais il présente un petit hic: Tool joue toujours les morceaux Disposition, Reflection, et Triad ensemble et dans cet ordre, qui est l'ordre dans lequel ils apparaissent sur Lateralus, aux positions 10, 11, et 12. The Holy Gift casse ce triptique abruptement, ce qui peut laisser supposer que s'il existe un ordre parfait ce n'est pas celui-ci.

C'est tout de même troublant.


Tags:

math | musique | tool


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